Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos (Classiques français)

Vers l’age de quinze ans, j’ai décidé de lire des grands classiques. J’ai commencé par Le rouge et le noir, dont je vous parle ici:

https://solenehervieu.wordpress.com/2020/05/21/le-rouge-et-le-noir-stendhal/

Et pour rester dans un style amour courtois, j’ai choisi ensuite Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. A l’époque, j’avais été fascinée par la narration sous une forme épistolaire et l’intrigue machiavélique. Mon palpitant vibrait en même temps que celui de cette pauvre Cécile. Je refermais le livre avec le sentiment d’avoir lu un chef d’œuvre. Je m’étais promis de le relire à l’occasion.

Après voir entendu la chronique de Juliette Arnaud, dans l’émission Par jupiter, sur France inter, dont je vous mets le lien ici:

https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-juliette-arnaud/la-chronique-de-juliette-arnaud-15-juin-2020

Je me suis dit que le moment était venu d’ouvrir de nouveau cette petite merveille. Je craignais un peu de ne pas ressentir cet enthousiasme primitif mais je n’ai absolument pas été déçue.

Mais revenons à l’histoire. Le vicomte de Valmont et La marquise de Merteuil, dont la relation est ambigüe, d’amusent à tirer les ficelles d’un jeu machiavélique de séduction en ciblant la jeune Cécile Volange dont ils souhaitent briser l’innocence. A travers un échange de lettres entre les différents protagonistes, le lecteur assiste à la déchéance de la jeune fille, ainsi qu’aux aléas amoureux des uns et des autres liés à la manipulation perverse du vicomte et de la marquise.

Sans une seule ligne de description, en présentant uniquement des échanges de lettres entre les personnages, l’auteur réussi le tour de force de parvenir à nous faire visualiser les lieux et les protagonistes. Personne ne sort gagnant de ce jeu de dupes, les uns étant cyniques, les autres naïfs et manipulables. Il s’agit autant de la caricature d’un milieu libertin amoral que de la critique d’une société où l’amour a peu de place et est vu comme une faiblesse. Je n’avais pas compris à l’époque les sous-textes sexuels omniprésents, ainsi que d’autres allusions aux conséquences de ces jeux pour les femmes (grossesse, avortement) qui étaient assez audacieux pour l’époque (roman publié en 1782).

Le récit est ponctué de commentaires de l’auteur fictif, argumentant du choix de présenter telle ou telle lettre ou de la perte d’une autre, ce qui lui donne une certaine distance et ironie.

La langue est belle, l’histoire une fable cruelle et les missives semblent authentiques. Il évite l’écueil d’explications ou descriptions artificielles.

A lire avant de revoir la magnifique adaptation de Stephen Frears sortie en 1989 et que j’ai vue en salle à l’époque (Je n’ai pas encore regardé celle de Roger Vadim, datant de 1959)

Publié par smiky76

Autrice cinéphile et lectrice enthousiaste

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